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Le microbiote intestinal chez les patients atteints de déficit immunitaire primitif : Transplantation de microbiote fécal chez un patient atteint d'un déficit commun variable

Par le Pr. Nizar MAHLAOUI

Preprint Article — Posted Date: March 13th, 2023
Common Variable Immunodeficiency Patient Fecal Microbiota Transplant Recapitulates Gut Dysbiosis. Hajjar J et al. DOI: https://doi.org/10.21203/rs.3.rs-2640584/v1

Les patients avec un déficit immunitaire ont un risque accru bien connu de complications infectieuses, sévères et/ou récurrentes, causées par des germes banals ou des germes opportunistes, selon la nature du déficit immunitaire.

Les complications non infectieuses sont de plus en plus identifiées et étudiées. Elles peuvent être de nature diverse. Les plus fréquentes d’entre elles sont les manifestations inflammatoires et auto-immunes. Ensuite, viennent les complications allergiques et lymphoprolifératives bénignes ou non.

Il est bien démontré que les patients ayant un déficit prédominant de l’immunité humorale (notamment le plus fréquent d’entre eux, le déficit immunitaire commun variable [DICV]) souffrant de complications non infectieuses ont une plus mauvaise évolution que ceux ayant uniquement un profil infectieux. Ces complications non infectieuses sont associées à des modifications du microbiote intestinal mais le rôle du second dans le développement des premières n’est pas bien connu.

Ces auteurs étasuniens ont étudié le microbiote fécal de patients suivis pour DICV ayant ou pas des complications non infectieuses. Les autres membres du foyer ont été étudiés comme témoins. 

Les germes suivants Streptococcus parasanguinis et Erysipelatoclostridium ramosum étaient trouvés comme bien plus présents dans le microbiote intestinal des patients avec DICV compliqué de manifestations non infectieuses.

A l’inverse, Les germes suivants Fusicatenibacter saccharivorans et Anaerostipes hadrus, connus pour réduire l’inflammation et être associés à un meilleur état de santé métabolique, étaient retrouvés plus fréquemment dans celui des patients avec DICV compliqué de manifestations uniquement infectieuses. 

Les auteurs ont également réalisé chez des souris élevées dans un environnement aseptique des greffes de microbiote fécal issus d’échantillons de patients.

Les greffes de microbiote fécal issues de patients avec DICV compliqué de manifestations non infectieuses, de patients avec DICV compliqué de manifestations uniquement infectieuses et de leur témoin n’ont révélé des schémas de dysbiose digestive que chez les souris receveuses de microbiote fécal issu de patients avec DICV compliqué de manifestations non infectieuses.

Cette étude apporte une preuve de concept que la greffe chez ces souris de microbiote fécal issu de patients avec DICV compliqué de manifestations non infectieuses reproduit les altérations de composition du microbiote intestinal de ces patients. Ceci pourrait être un modèle intéressant pour l’étude des perturbations de l’immunité muqueuse chez ces patients. Par ailleurs, l’association entre le shift dans la composition du microbiote fécal des patients DCIV n’ayant que des complications infectieuses et ce tableau clinique associé à de moindre comorbidités et un profil potentiellement anti-inflammatoire, pourrait également être utile pour étudier des pistes thérapeutiques basées sur la manipulation du microbiote intestinal grevant le tableau clinique, la qualité de vie et le pronostic de ces patients.

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