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Dénutrition et pathologies associées

 

QU'EST CE QUE LA DÉNUTRITION ?

La dénutrition est un problème majeur de santé publique qui concerne plus de 2 millions de personnes en France.

La dénutrition est définie par un déséquilibre entre les apports en protéines et/ou énergétiques et les besoins de l’organisme. (d’après HAS, 2019).


 

Elle entraîne une diminution de la force musculaire et de la mobilité, elle fragilise les défenses immunitaires et augmente les risques d’infections et de complications médico-chirurgicales. 

De fait, la dénutrition ralenti la guérison et allonge les temps d’hospitalisation. 

Elle se manifeste par une perte de poids, une baisse de l’IMC et ou une diminution des fonctions musculaires. Elle est généralement la conséquence d’une autre maladie touchant directement la fonction digestive ou influençant le métabolisme de l’organisme. 


 

Les pathologies à risque de dénutrition

Troubles de la déglutition

La dysphagie, ou trouble de la déglutition, se caractérise par la difficulté ou l’impossibilité à avaler certains aliments et boissons. Ces troubles sont majoritairement liés à des tumeurs (cancer) de l’axe pharyngo-œsophagien ou des affections neurologiques. En France, environ 2 millions de personnes sont atteintes de dysphagie, indique la Société Nationale Française de Gastro-Entérologie (SNFGE).

La dysphagie peut provoquer des fausses routes, c'est-à-dire que les aliments ingérés passent dans les voies aériennes au lieu des voies digestives. En général, ce passage déclenche un réflexe de toux qui permet de dégager les voies aériennes. Dans certains troubles de la déglutition, ce réflexe peut être diminué ou absent. Il y a un risque d’étouffement ou d’infection pulmonaire. 

Un patient qui à un trouble de la déglutition peut réduire considérablement ses prises alimentaires : perte de l'envie de s'alimenter, peur de manger et donc diminution de la prise alimentaire. Il y a alors un risque de dénutrition et/ou de déshydratation.

La nutrition entérale est indiquée lorsqu’il y a un risque répété de fausses routes ou en cas de dénutrition.  

Le Cancer

Le cancer résulte d’un dérèglement au niveau de certaines cellules qui se mettent à se multiplier de manière anarchique et forment une masse : la tumeur. Des cellules cancéreuses peuvent se détacher et envahir d’autres parties du corps où elles forment des métastases. 

Les cancers peuvent se développer au niveau des tissus (muqueuses, épiderme, os, muscles, graisse) ou bien cibler les cellules sanguines (leucémie, myélomes, lymphomes). 

Le traitement dépend de la localisation et du stade d’évolution de la tumeur. Les traitements utilisés ainsi que la tumeur peuvent provoquer une perte de poids, une baisse de l’appétit, et donc une dénutrition et/ou une déshydratation. Par conséquent, une prise en charge par nutrition artificielle entérale ou parentérale peut être prescrite. 

Cancers ORL

Les cancers ORL sont très fréquents chez l'homme. Ils siègent au niveau des voies aérodigestives supérieures. Ils concernent essentiellement la cavité buccale, les amygdales, la langue, le pharynx, le cavum, le larynx et les cordes vocales. Les cancers ORL ont deux causes communes : le tabagisme et l'alcoolisme.

Les premiers signes d'appel  qui peuvent évoquer un problème ORL :

  • gène à la mastication des aliments
  • impression anormale au niveau de la langue
  • troubles de la déglutition
  • modification de la voix (dysphonie)
  • impression de nez bouché
  • douleurs dans la mâchoire ou les oreilles (otalgie)
  • ganglion cervical douloureux ou non
  • Dès l’apparition de ces signes, il est conseillé de consulter un médecin ORL. C'est lui qui permettra d’établir le diagnostic par un examen ORL complet (le plus souvent sous anesthésie générale) et des prélèvements biopsiques. Une fois le diagnostic posé, la réalisation d’une IRM complète permettra de préciser l'extension de la maladie afin d’identifier le meilleur traitement possible.

Le médecin ORL peut avoir recours à une nutrition artificielle, entérale ou parentérale,  lorsque l'alimentation orale est difficile ou impossible.


 

Cancers digestifs

Le cancer résulte d’un dérèglement au niveau de certaines cellules qui se mettent à se multiplier de manière anarchique et forment une masse : la tumeur.

Les cancers digestifs désignent l’ensemble des tumeurs malignes qui se développent initialement dans le tube digestif (oesophage, estomac, intestin grêle, côlon, rectum, anus), le foie ou le pancréas. 

Ils se développent initialement à partir des cellules qui tapissent la paroi interne du tube digestif. Les cancers digestifs les plus fréquents sont le cancer du côlon et du rectum, ainsi que celui du pancréas.

Le médecin peut avoir recours à une nutrition artificielle,entérale ou parentérale,  lorsque l'alimentation orale est difficile ou impossible.


 

Insuffisance intestinale chronique

L’intestin grêle est un des segments du tube digestif, dans lequel sont absorbés la majeure partie des nutriments provenant de l’alimentation, essentiels au fonctionnement de l’organisme : glucides, protéines, lipides, sels minéraux, vitamines, eau… 

L'insuffisance intestinale chronique est caractérisée par un intestin grêle non fonctionnel (de manière réversible ou irréversible). L’intestin n’arrive plus à assurer ses fonctions de digestion et d'absorption pour combler les besoins nutritionnels. 

Elle peut être la conséquence de maladies digestives congénitales (telles que l'atrésie de l'intestin grêle), d’un syndrome du grêle court, d'un cancer intra-abdominal ou pelvien, ou d’une Maladie Inflammatoire Chronique de l’Intestin (MICI) comme la maladie de Crohn ou la RectoColite Hémorragique (RCH).

Une nutrition artificielle, entérale ou parentérale, au long court peut être nécessaire si les capacités d’absorption et de digestion de l’intestin sont trop réduites.


 

Maladies métaboliques

Les maladies métaboliques héréditaires (MMH) sont des pathologies génétiques rares, qui regroupent l’ensemble des pathologies liées à l’absence ou le dysfonctionnement de certaines enzymes impliquées dans le fonctionnement normal (le métabolisme) de la cellule. 

Cela peut entraîner différentes anomalies dans le métabolisme des protéines, lipides, ou glucides (assimilation, transport, transformation, dégradation) qui vont s’accumuler dans les cellules et devenir toxique pour l’organisme, avec parfois des décompensations sévères. 

Le traitement dépendra de l’anomalie détectée : régimes restrictifs, hypoprotéinés, enzymothérapie substitutive…. Les besoins nutritionnels de chaque individu étant différents, un suivi diététique rigoureux sera nécessaire.  

Dans certains cas, une nutrition entérale avec des mélanges spécifiques adaptés à la situation pourra être proposée pour répondre au mieux aux besoins nutritionnels. 


 

Mucoviscidose

La mucoviscidose est une maladie génétique et chronique, de gravité variable selon chaque individu atteint. Elle se caractérise par l’épaississement des sécrétions de plusieurs organes, ce qui altère leur fonctionnement. La mucoviscidose est liée à une anomalie de la protéine CFTR qui régule les quantités de sel et d’eau au sein des sécrétions bronchiques, biliaires et pancréatiques. Chez les personnes atteintes de mucoviscidose, la protéine est anormale et les sécrétions ne contiennent pas assez d’eau.

 

Il n’y a pas de traitement curatif à l’heure actuelle mais beaucoup de progrès ont été réalisés au niveau de la prise en charge des malades. Ces progrès ont permis d’améliorer la qualité de vie ainsi que l’espérance de vie des patients.

Le traitement proposé est symptomatique et nécessite une réelle coordination entre plusieurs spécialistes : pédiatre, kinésithérapeute, diététicien et psychologue. Ce traitement porte essentiellement sur la prise en charge de l’insuffisance respiratoire. 

De nombreux facteurs entraînent un risque de dénutrition dans la mucoviscidose : 

  • La majorité des malades présente une insuffisance pancréatique, par obstruction des voies qui amènent les enzymes vers l’intestin, perturbant la digestion. Elle peut être associée à une insuffisance hépatique.
  • Les différentes atteintes respiratoires diminuent l’appétit et augmentent les besoins énergétiques.
  • Des troubles digestifs peuvent diminuer l’alimentation : diarrhées, constipation, reflux gastro-oesophagien, …

La prise en charge nutritionnelle est un aspect important du traitement pour équilibrer les apports. Lorsque les compléments oraux ne sont plus suffisants pour répondre aux besoins nutritionnels, une nutrition entérale pourra être mise en place. 


 

Polyhandicap

Le polyhandicap est une situation liée à un dysfonctionnement cérébral précoce ou survenu au cours du développement. Il a pour conséquence de graves perturbations  des fonctions motrices, perceptives, cognitives et sociales. 

Suivant le degré de handicap, la prise alimentaire est plus ou moins difficile : déficience motrice, mauvaise posture, troubles fonctionnels de la sphère ORL, troubles digestifs. Les besoins énergétiques peuvent être augmentés, dans le cas d’insuffisance respiratoire par exemple.

La nutrition entérale est indiquée dans le cas de fausses routes répétées (nutrition artificielle totale) ou lorsque les apports oraux ne sont plus suffisants (nutrition artificielle complémentaire).